¤¤ Visite imprévue ¤¤ [PV Nicolas]

Admin Nombre de messages : 88 Age : 35 Date d'inscription : 28/01/2007

Elisabeth s'arrêta sur le palier des Alcoot, marquant un temps d'hésitation. Elle n'était pas sur qu'il y ait encore quelqu'un à la maison. Les plus petits devaient être à l'école. Et Matthew à son travail. Se penchant légèrement de côté, elle jeta un coup d'oeil par la fenêtre avant de revenir dans sa position initiale en faisant la moue. Si quelqu'un la surprenait à espionner chez ses voisins, bonjour la galère!

En réalité, elle était là parce que Franc avait oublié son écharpe chez elles. En venant chercher Heloïse, Elisabeth lui avait proposé de rester 5 minutes, le temps de boire un chocolat chaud. Sa petite soeur n'étant pas encore prête pour l'école, il avait accepté....et avait oublié son écharpe sur le portemanteau. En le réalisant, elle s'était précipité dehors. Elle avait espéré rattraper les deux jeunes enfants. Mais ils étaient déjà loin. Aussi s'était-elle dirigé chez ses voisins pour la déposer, pour ne pas oublier.

Elle n'avait pas pensé à enfiler une veste tant elle était pressée. Aussi commença t-elle à trembler. Respirant un bon coup, elle osa frapper à la porte... Pensant tout de même que personne ne viendrait ouvrir. Bah elle la rapporterait ce soir au pire des cas!

LEs minutes passèrent. Et elle se retourna pour rentrer, ses mains frottant énergiquement ses bras pour ne pas geler sur place. Mais la porte finit par s'ouvrir...

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Nicolas se levait tot en semaine, entendant le bruit que faisait son père chaque matin. Mais il avait pris l'habitude de ne pas aller déjeuner avant que toute la famille ne soit partie, le dimanche étant le seul jour ou il déjeunait en famille, parce qu'ils devaient se rendre à la messe juste après.
Il faisait donc sa toilette tandis que les autres étaient à table, et s'habillait, puis restait appuyé à sa fenetre, et attendait d'entendre le dernier claquement de porte pour quitter sa 'tanière', et descendre boire son thé, les domestiques n'arrivant que plus tard.

Mais ce jour là, il était toujours dans sa chambre, plongé dans ses pensées noires, lorsqu'il entendit que l'on frappait à l'entrée.
Il soupira, n'ayant pas spécialement envie d'aller ouvrir, mais devant tout de même descendre, ce qu'il fit, sans se presser.
Lorsqu'il atteint la dernière marche, les coups s'étaient faits plus pressants, et le jeune homme, malgré son attitude totalement antisociale, se décida à aller ouvrir, se disant que, si on insistait, cela devait sans doute être important.

Ouvrant la porte, droit comme toujours, le visage sans expression, il demanda:

-"Qui a t-il? "

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Elisabeth sursauta en attendant la voix de Nicolas. Se retournant, toujours les bras croisés, l'écharpe à la main, elle posa les yeux sur le jeune homme au visage fermé. Elle resta un moment silencieuse, hésitante. Elle trembla de plus belle avant de se reprendre, se secouant mentalement.

Elle fit un pas en avant avant de dire doucement:

" Euh... C'est Elisabeth Andrew. Franc a laissé son écharpe chez nous et je me suis dit qu'il en avait besoin... "

Phrase aussi inutile que ridicule. Elle regretta soudain d'être venue sur un coup de tête. Nicolas avait l'air si froid, intouchable et... et. Elle n'avait pas de mot pour le décrire réellement. S'attendant à ce qui la mette à la porte immédiatement (bien qu'elle le soit déjà), elle soupira légèrement et tendit l'écharpe avant de se rendre compte que son geste était complétement idiot...étant donné la situation.

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Elisabeth, vraiment? Cette fille était décidement partout! Tenant toujours la poignée de la porte, il la lacha lentement, et, dit alors:

-"Vous auriez pu la garder, d'autant plus que Franc passe son temps chez vous, il l'aurait récupérée ce soir!"

Il se rendit compte de son ton désagréable. Mais il l'était toujours, sans même le vouloir... C'était, un peu comme une barrière de protection... Il ajouta, moins brusquement:

-" Enfin... Merci, donnez la moi s'il vous plait." Il y eu un temps, durant lequel il tendit la main, sentant peu après la laine de l'écharpe contre sa peau. Il l'attrapa, et ajouta:

-"N'allez pas croire que je suis mal élevé, voulez vous prendre un thé, ou auriez vous peur que je confonde le sucre du sel en vous le préparant?"

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Elisabeht fut bien heureuse qu'il ne puisse voir son expression lorsqu'il prit la parole pour jeter sa remarque d'un ton agréable. Il avait raison. Elle avait été idiote de venir ici... Pourtant, Elle n'était pas du genre lache. Au contraire. Mais cet homme la décontenancait vraiment.

Elle en eut la confirmation lorsqu'il changea de comportement, s'adressant plus poliment. Les yeux plissés, elle tendit un peu plus l'écharpe bien devant lui pour qu'il la trouve sans difficulté, s'efforcant de ne pas entrer en contact avec lui.

Elle se détourna légèrement, pensant que tout était dit. Elle ouvrit la bouche pour se retirer chez elle lorsqu'il l'invita...d'une manière plutôt... maladroite et pas trés enjouée. D'ailleurs bien qu'il lui ai demandé d'entrer, la fin de sa phrase la fit grimacer. Il avait vraiment une mauvaise opinion d'elle s'il croyait qu'elle pensait ça de lui. Le silence s'installa entre eux alors qu'elle hésitait. Il avait demandé cela par pure politesse et devait déjà le regretter. Elisabeth devait faire les taches ménagères chez elle... Mais l'occasion était trop belle pour qu'elle la laisse passer. Depuis le temps qu'elle essayait de parler avec lui pour le connaitre autant qu'elle connaissait ses frères.

Les yeux fixés sur son visage et en particulier sur ses yeux blancs, elle répondit enfin, d'un ton faussement enjoué, ignorant la pique:

" Oh c'est gentil à vous de m'inviter, je n'ai pas encore eu le temps de prendre de petit déjeuner."

Avant de perdre courage et de regretter sa réponse, elle entra d'elle même dans la demeure, profitant du fait qu'il ait baissé l'un de ses bras, lui laissant assez d'espace pour se faufiler à l'interieur. Mais elle ne put s'empecher de le froler intentionnellement. Se raclant la gorge pour se donner confiance, elle fit un pas dans le hall et regarda autour d'elle.

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Il aurait pensé qu'elle aurait refusé, voyant le temps qu'elle mettait à répondre. D'ailleurs, le fait est qu'il ne lui aurait pas proposé si il s'était attendu à une réponse positive... L'écharpe toujours en main, il l'entendit se rapprocher, puis entrer à l'intérieur de la batisse familiale.
Sans doute avait elle acceptée pour ensuite en parler autour d'elle, prête à noter chaque erreur...
Une partie de lui, la partie qui aimait sa famille, et qui regrettait tant d'être inutile, savait très bien qu'Elisabeth n'aurait jamais fait ça. Mais son coté renfermé, se protégeant toujours des réactions d'autrui par des attaques lancées d'avance, soupçonnait toujours tout acte n'étant pas de la moquerie directe.

Entrant à la suite de la jeune fille, il suspendit l'écharpe de son frère au portemanteau de l'entrée, ne tatonnant qu'à peine, son domicile familial n'ayant aucun secret pour lui -lorsque tout était en ordre-
Il se dirigea vers la cuisine de son pas fier, précédé d'un "si vous voulez bien me suivre" et se mit à s'agiter dans la cuisine, mettant en place tout ce dont il avait besoin pour leur repas. Il aurait voulu dire quelque chose, mais détestait son coté maladroit qui l'empechait de parler de toutes sortes de choses anodines, comme le faisaient ses frères.

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Hum... Visiblement, le fait qu'elle ait accepté n'avait pas l'air de lui faire plaisir. Sans savoir pourquoi elle sentit son coeur se serrait. Oh allons! Aprés tout, elle s'en doutait non? Les rapports qu'elle avait eu avec Nicolas jusqu'à maintenant, si on pouvait appelé ça des rapports avaient toujours été obsolètes.

Tout en le suivant des yeux, elle ne put qu'admirer le fait qu'il n'ait aucune hésitation dans ses mouvements. C'était presque comme s'il n'était pas... non voyant. Elle le suivit en silence alors qu'il la menait à la cuisine. Elle voulut lui proposer de l'aide mais hésita, sachant qu'il avait sa fierté, et en prendrait surement ombrage. Elle se mordit la lèvre un instant avant de s'asseoir finalement docilement.

Seulement voilà, même si Nicolas savait à quelle place se trouvait chaque chose, un centimètre pouvait faire la différence. Alors qu'il tendait la main pour attraper la deuxième tasse, les mains la manquèrent de peau et la tasse glissa, s'écrasant par terre.

Aussitôt Elisabeth se leva pour le rejoindre. Elle s'accroupit et ramassa les morceaux de porcelaine cassés.

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Les dents serrées, Nicolas avait entreprit de ramasser certains morceaux, maudissant sa fichue maladresse. Il détestait le fait d'être aveugle, ou plutot, sans doute, le fait qu'il soit le seul dans ce cas. Être entouré de personnes habiles, qui se sentaient obligées de l'aider à chacune de ses failles, c'était là son passé, son présent, et son avenir. Une suite d'échecs;
Et ça expliquait pourquoi il était toujours enfermé, et si solitaire...

Entendant les pas précipités de la jeune fille, il en avait conclu qu'elle s'était levée pour l'aider, prenant pitié, comme toujours, du pauvre petit infirme qu'il était.
Agacé, il tatonnait sur le sol, dans le but de montrer qu'il était tout à fait capable de réparer son erreur.

-"Je peux bien faire ça tout seul!"

Mais voila: a peine ces mots énoncés, que déjà il sentait un des morceaux de porcelaine qu'il avait dans la main, lui entrer dans la chair, comme si il avait été en beurre.

-"Voilà ce que vous me faites faire!" lacha t-il, le sang colorant lentement les morceaux de porcelaine blanche qu'il avait en main, et gouttant lentenment sur le sol de la cuisine. Ce qu'il ne voyait pas, mais qu'il percevait. Têtu, il se redressa brusquement.

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Accroupie, Elisabeth entreprit de ramasser les débris de porcelaine, que Nicolas tentait de récupérer tout seul. "Je peux bien faire ça tout seul!" La main d'Elisabeth s'immobilisa alors qu'elle relevait les yeux vers lui. Il était visiblement furieux. Mais elle n'y était pour rien. Et lui non plus d'abord. Elle s'apprétait à répliquer lorsqu'il s'entailla vilainement la main.

Les épaules de la jeune femme se crispèrent sous l'accusation qu'il lanca et elle palit en voyant son sang couler. Sans réfléchir, elle lui attrapa doucement la main et la retourna pour regarder les dégats, laissant la porcelaine par terre.

Ce n'était pas bien beau à voir...et il saignait abondamment. Controlant le tremblement de ses propres mains, elle dit d'une voix qu'elle voulait ferme:

" Laissez moi faire..."

Ne trouvant aucun chiffon à proximité, elle utilisa le pan de sa robe pour compresser la main du jeune homme. Elle le vit serrer les dents, probablement à cause de la douleur et elle s'excusa à voix basse. Maintenant appuyé le bout de tissu sur la main, elle releva la tête pour l'observer.

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Nicolas sentit la main de la jeune fille se poser sur la siene, en une douce chaleur telle qu'il n'en avait ressentie depuis bien longtemps, le jeune homme évitant les contacts humains le plus possible, comme si il avait été atteint de quelque maladie contagieuse.
Mais la chaude main de la jeune fille était douce, et il pouvait presque sentir le sang courir dans ses veines qui devaient être bien fines.

Il était d'ailleurs si surpris, qu'il ne songea pas à se dégager. Et, soudain, la douleur apparu, tandis que la jeune fille plongeait sa main dans ce qui, à en juger par le froissement de tissus précédant le contact, devait être sa robe.

Il serra les dents, comme désarmé, préférant, au moins pour quelques secondes, le contact de cette main sur la sienne, à la douleur de son entaille.
Son visage semblait toujours aussi neutre, mais ses traits semblaient soudain nettement moins agressifs.
Il dit alors:

-"Je vais m'occuper de ça... Mais si vous pouviez... préparer le thé? Je reviens dans quelques minutes"

Il devait rompre le charme, mais l'avait fait avec nettement moins de brutalité qu'à l'accoumée. Dégageant lentement sa main de celle de la jeune fille, il se dirigea lentement vers la petite salle de toilette située non loin de là, et destinée aux invités voulant se rafraichir avant un repas. Il y avait à l'intérieur toute sorte de bandages, dont le jeune homme connaissai l'emplacement. Enfermé à l'interieur, il tenta de calmer l'émotion qu l'avait envahie, se maudissant lui même.

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Même s'il n'avait pas voulu être brutal ou agressif, elle sursauta lorsqu'il prit la parole et récupera sa main. Elle leva les yeux vers lui pour ne rencontrer qu'un visage impassible, comme à son habitude. Il se releva tranquillement comme insensible à la douleur et quitta la pièce.

Silencieuse, Elisabeth resta un instant ainsi, accroupie au milieu de la cuisine. Aprés avoir laisser son regard errer vers la sortie, elle finit par se secouer. Elle devait ramasser cela et s'occuper du thé comme il lui avait demandé. Elle était tellement déstabilisée et troublée qu'elle se blessa à son tour avec la porcelaine. Retenant une plainte, elle leva la main. Ce n'était rien... Ce n'était rien. Une simple égratinure. Se relevant vivement, la robe en sang qu'elle ne remarqua même pas, elle jeta les débris de porcelaine et se pencha au dessus de l'evier. Elle fit couler l'eau sur sa main en serrant les dents un petit instant, jetant quelques coups d'oeil vers la porte pour s'assurer que Nicolas ne revenait pas encore.

Quand elle jugea que cela était suffisant, elle attrapa une deuxième tasse qu'elle emmena sur la table avec la deuxième. Avec quelques gestes hésitants (elle ne connaissait pas cette cuisine), Elisabeth mit de l'eau à bouillir et dégota la boite où était rangé le thé. Elle n'avait pas encore finis lorsque Nicolas revint. D'un geste machinal ,elle mit la main derrière le dos, se trouvant aussitôt aprés d'un ridicule extreme. Nicolas ne pouvait rien remarquer... Mais elle avait tellement honte de s'être blessée aussi idiotement alors qu'il l'avait été lui même quelques secondes auparavant. Elle aurait du être plus attentive au lieu de révasser et d'avoir la tête ailleurs.

" Asseyez vous... J'ai... C'est bientôt prêt. "

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Nicolas, dans la salle de toilette, tentait de reprendre ses esprits, sa main valide distraitement posée sur le poignet qu'avait tenue Elisabeth.
Pourquoi? C'était bien simple: l'emprunte de ses doigts semblaient toujours imprimés sur sa peau, le premier contact féminin depuis la disparition de sa mère.

Reprenant ses esprits, il tatonna quelques secondes avant de trouver les bandes permettant de panser sa plaie, qu'il entoura autour de sa main.
Quelques minutes plus tard, après avoir aspergé son visage d'eau fraiche, il pénétra à nouveau dans la cuisine.
Le jeune homme ressentit immédiatement qu'une certaine tension régnait chez la jeune fille, ne serais ce bien que par le bégaiement.

Il prit donc place, droit comme toujours, et dit alors:

-"Je suis désolé de vous obliger à faire cela... D'ailleurs, j'imagine que votre robe doit être assez abimée, je demanderai à père de s'acquitter des dommages..."

Admin Nombre de messages : 88 Age : 35 Date d'inscription : 28/01/2007

Elisabeth frotta sa main égratinée sur sa robe, étant donné qu'à présent, elle était complétement inutilisable et plus du tout décente. Un peu plus de sang n'y changerait rien. Tout en finissant de s'activer dans la cuisine, elle fronça les sourcils aux paroles de Nicolas. Se retournant lentement vers lui, la casserolle d'eau chaude à la main, elle répondit, d'une voix crispée:

" C'est inutile. Ce n'est pas mon unique robe, inutile de déranger votre père pour une chose si futile. "

Elle posa un peu trop brusquement la vaisselle sur la table et les servit en silence. Si Nicolas avait ses sujets tabous, elle avait également les siens...entre autre leur problème d'argent. Et elle n'aimait pas que l'on lui fasse la charité. Sa robe n'était pas vraiment à jeter, elle n'aurait qu'à la laver.

Elle s'assit en face de lui et prit la tasse dans ses deux mains, gardant un silence butté. Mais la chaleur du thé, combiné à la froideur de la tasse entrèrent en contact avec sa coupure, et elle manqua de faire tomber la porcelaine, sous la douleur.

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La jeune fille refusa sa proposition, ce qui était tout à son honneur, bien que Nicolas n'ait eut aucune intention de lui faire la moindre charité.
Ouvrant la bouche pour protester, il se dit qu'après tout, il n'allait pas lui forcer la main.
Il attrapa alors la tasse qu'elle avait posée devant lui, et, avalant une gorgée du thé brûlant, dit ensuite:

-"Comme vous le voulez"

Il savait qu'elle s'apprêtait à boire son thé, mais néanmoins se rendit compte qu'elle ne buvait pas.

- "Que se passe t-il?" Questionna t-il. "Vous aurais-je offensé?" Un demi sourire, très léger, apparu sur ses fines lèvres. Après tout, ne voulait-il pas que la jeune fille quitte les lieux au plus vite? Il n'avait jamais eu l'intention de se montrer aimable, d'autant plus qu'elle l'avait troublée curieusement d'un simple contact peu avant...

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Son "Comme vous voulez" rajouta encore à son agacement! Mais, comme sa main faillit lacher sa tasse, elle reporta son attention sur celle-ci. Elle la reposa brutalement avant de lever sa main vers son visage. Ce n'était pourtant pas grand chose. Une simple petite coupure comparée à celle de Nicolas. Et pourtant, lui semblait insensible à la douleur.

Ramenant une mèche de cheveux derrière ses oreilles, elle grimaca, se traitant mentalement de chochotte! Alors que Nicolas remarquait soudain son manège, son coeur manqua un battement, et elle s'empressa de reprendre la tasse dans sa main gauche cette fois-ci.

Elle fit mine d'ignorer son petit sourire et s'exclama d'un ton un peu trop... réjoui:

" Non, non tout va bien. "

Elle but une gorgée avant d'ajouter:

" Votre main va t-elle mieux? "

Elle avait volontairement oublié de répondre à sa pique "Vous aurais-je offensé? " Il aurait été trop heureux de voir que c'était le cas.

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Avec la force des années, le jeune homme avait fini par repérer certaines choses que l'on ne pouvait remarquer qu'avec une attention extrème habituellement. Il savait ainsi lorsqu'on lui mentait, bien qu'il ne savait pas pourquoi, chose qu'il s'appliquait à deviner, lorsqu'il était d'humeur jouasse.
Mais il n'était jamais d'humeur jouasse, et n'aurait pas insister si il aurait été question de n'importe qu'elle personne. Mais voila: Elisabeth, depuis qu'ils se connaissaient, s'entêtait à avoir l'air sympatique avec lui, ce qu'il détestait. C'était pourquoi il ne perdait jamais une occasion de l'agacer à son tour, même si il ne pouvait jamais d'avance juger l'importance de la situation.

Il savait que la jeune fille ne lui disait pas la vérité, parce que le ton de sa voix était beaucoup moins assuré qu'à l'ordinaire. Ou pluto, elle s'était empressée de répondre plus vite, et de façon assez joyeuse, pour quelqu'un qui venait de gacher une robe. Billy avait parfois le même ton, lorsqu'il s'amusait avec leur père, à table... De plus, elle n'avait pas relevé sa remarque, chose qu'elle se serait empressée de faire de coutume, non?
Reposant sa tasse, il tendit la main devant lui, de façon à ce que la jeune fille puisse juger de l'état.

-" Sans doute saigne t-elle encore non? je vous remercie de vous être occupée des débris, bien que j'aurai pu le faire moi même, je ne souffre même pas de cette blessure."

Lorsqu'il était plus jeune, il était couvert de bleus et de blessures diverses, beaucoup plus têtu qu'aujourd'hui, si c'était possible, il était tombé petite centaine de fois, et c'était blessé et coupé tout autant...

Admin Nombre de messages : 88 Age : 35 Date d'inscription : 28/01/2007

Tout en buvant une gorgée de son thé brulant, elle posa son regard sur la main que tendait Nicolas. En effet, elle continuait de saigner... Et même avec toutes les bonnes volontés, il n'avait pas du s'en occuper correctement vu qu'il ne le voyait pas. Elle marqua un temps d'hésitation puis finit par poser sa tasse de thé. Elle porta naturellement sa main sur celle du jeune homme et répliqua:

" Ne bougez pas..."

Elle se mit à la tache de dérouler le bandage pour mieux le remettre ensuite. Pour cela, elle dut utiliser ses mains. Occupée à s'activer, elle ne remarqua pas que sa main s'était remise à saigner... En tout cas, croyait-elle que le sang venait de Nicolas. Bien qu'il dise ne pas souffrir, elle s'executa lentement et doucement. Elle était presque arrivé au bout.

" Et voilà...j'ai bientôt fini... Vous ressemblerez bientôt à une Momie!"

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Le jeune homme laissa sa jeune voisine s'occuper de sa blessure, notant néanmoins qu'elle était blessée, sa main étant étrangement humide.
Il attendit quelques secondes, hésitant entre le lui faire remarquer, ou la laisser en paix. Mais après tout, c'était tout à fait stupide de la laisser souffrir alors qu'elle même s'était occupée de sa blessure, bien que ça n'aurait pas été necessaire.

Tendant sa main valide, il attrapa celle, blessée de la jeune fille, regardant toujours droit devant lui, et, dégageant son autre main, se mit à chercher du bout des doigts, doucement, la blessure, qui saignait abondamment.

-"Vous n'étiez pas obligée de vous couper vous aussi" murmura t-il " on va penser que j'ai fait exprès de vous attirer ici dans le but de ruiner vos vêtements, et de vous blesser... Je suis désolé. Vous devez avoir assez mal, et vous vous occupez de moi alors que je n'ai rien."

Admin Nombre de messages : 88 Age : 35 Date d'inscription : 28/01/2007

Elisabeth n'avait pas eu l'intention de lui révéler qu'elle était blessée. Cependant, elle fut prise de court lorsqu'il s'empara de sa main et ne put s'écarter pour l'empecher de vérifier. Se mordant les lèvres, elle ne put que se laisser faire, serrant les dents alors qu'il effleurait la blessure. Elle eut un mouvement de recul mais il la maintena dans la sienne.

Elle fut d'autant plus décontenancée, lorsqu'elle l'entendit s'excuser...Et sans ironie. Détournant les yeux vers la fenêtre de la cuisine, elle fit un effort surpême pour ne pas trembler car là, il l'aurait trés bien remarqué. Quelques secondes passèrent sans qu'elle ne lui réponde. Au bout d'un instant, elle finit par récupérer brusquement sa main et par se lever.

Il fallait qu'elle parte d'ici. Quelle idée d'avoir accepté cette invitation qui n'en était même pas une! Elle n'arrivait même pas à faire quelques choses d'intellligent et avoir les idées claires en présence du jeune homme. Et aussi, bien qu'elle n'ose pas l'avouer, elle avait une peur bleue de ce qui pourrait arriver.

Elle se leva si rapidement que sa chaise manqua de tomber par terre. Ramenant sa main blessée sur poitrine, elle s'élanca vers la sortie.

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Le jeune homme sentit que la jeune fille se dérobait. Il la retint quelques secondes, ne sachant exactement pourquoi. Mais elle se dégagea assez vite et se leva brusquement.
Nicolas, se leva à son tour, tentant de l'arrêter, bien qu'il avait tout fait pour la faire fuir, il se sentait vaguement coupable d'avoir agit ainsi...

Mais dans l'élan, elle lui rentra dedans de plein fouet, n'ayant sans doute pas pas prévu sa réaction. Il la rattrapa en posant les mains sur ses épaules pour l'empecher d'aller plus loin, et lui dit alors:

-"Me fuyez vous Elisabeth? Je vous fais peur?"

Admin Nombre de messages : 88 Age : 35 Date d'inscription : 28/01/2007

Fuir! Il fallait qu'elle quitte cette maison au plus vite avant de devenir folle. Nicolas fut cependant plus rapide que prévu et il se retrouva devant la porte avant qu'elle n'ait pu dire ouf. Manquant de tomber alors qu'elle le percutait de plein fouet, elle détourna la tête alors qu'il la maintenait devant lui, lui posant la question qu'il ne fallait pas.

C'était ridicule d'agir ainsi. De tourner la tête. Il ne la voyait même pas. Mais elle se sentait complétement nue devant son regard blanc immaculé. C'était ridicule et elle le savait bien. Elle ne pouvait cependant rien y faire.

Et le fait qu'il l'empechait ainsi de partir comme elle aurait voulu le faire, ne lui fit que plus tourner la tête. Respirant un bon coup, elle réfléchit à tout allure. Il fallait rétorquer. Retrouver son attitude normale! Se redressant tout à coup, elle tourna de nouveau la tête vers lui, l'affrontant bien qu'il ne puisse s'en rendre compte. Et elle lanca:

" Vous fuir? Jamais! Je croyais que ça vous ferez plaisir de me voir débarasser le plancher! Et n'allez surtout pas imaginez que j'ai peur de vous! Sachez que je n'ai peur de rien! "

Elle avait presque crié sa phrase, de désespoir plus que de rage. Elle se secoua pour s'écarta de lui mais il lui serrait les épaules, lui faisant presque mal.

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Les mains serrant toujours les épaules de la jeune fille, il était peut-être aveugle, mais pas dupe, et savait pertinemment qu'elle tentait de le fuir. Et, étrangement, sans doute étais ce à cause de son esprit de provocation, il n'avait plus vraiment envie qu'elle s'en aille...

-"Vraiment? Comment sauriez vous ce que je pense alors que je ne le sais pas moi même..."

Tenant toujours son épaule de sa main bandée, qui d'ailleurs ne le faisait pas plus souffrir qu'une écharde, il leva sa main valide, sans trop vraiment savoir ce qu'il faisait, et l'approcha du visage de la jeune fille.
Ses doigts se mirent à découvrir les formes du léger visage d' Elisabeth, passant sur son nez, ses paupières, puis, du pouce, carressèrent les lèvres de la jeune fille, tentant d'imaginer mentalement son visage:

-"Vous semblez très jolie... " Murmura t-il dans un souffle...

Admin Nombre de messages : 88 Age : 35 Date d'inscription : 28/01/2007

Inutile d'insister, il n'était visiblement pas décidé à la laisser partir. Elisabeth ferma les yeux de dépit, restant immobile comme une statue. Chose qui s'avéra difficile lorsqu'il décida de découvrir les traits de son visage. Retenant son souffle, Elisabeth leva les yeux vers lui, toujours droite et immobile. Elle fixa son regard alors qu'il laissait ses mains errer sur ses yeux et ensuite sur sa bouche.

Elisabeth avait l'impression qu'elle allait s'évanouir à force de trembler. Elle fit un effort extreme pour tenir sur ses jambes, retenant une plainte. Elle détourna de nouveau la tête alors qu'il murmurait ses dernières paroles. Reprenant sa respiration alors que ses pulsations battaient à sa tempe, elle souffla:

" Vous vous trompez... Je suis absolument banale. "

Elle leva sa main pour la poser sur celle de Nicolas et la repousser. Elle utilisa néanmoins la mauvaise. Serrant les dents, elle se libéra toute fois de "l'étreinte" de Nicolas avant que toutes ses forces ne l'abandonnent. Elle ajouta:

" Les sens sont parfois trompeurs, Monsieur Alcoot..."

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Banale... Vraiment? Il sentit sa tête se tourner, comme si elle cherchait à le fuir... ses mains étaient ses yeux, il pouvait percevoir jusqu'aux battements de son coeur. Elle semblait troublée, au moins autant que lui, une partie de lui même semblant souhaiter rompre le charme, mais n'en trouvant pas le courage.

-"Banale, vraiment? Votre peau est aussi douce que les pétales des roses que nous avons au jardin..."

Elle parvint à se libérer de son étreinte, mais Nicolas savait qu'elle n'avait pas bougé. Reposant doucement la main sur le visage de la jeune fille à la recherche de ses lèvres, il se pencha et lui posa un baiser aussi léger qu'une caresse, presque comme dans un rêve.
Puis, reprenant ses esprits, jura comme pour lui même:

-"Petite sorcière, voilà qu'à présent vous volez le coeur de l'infirme..."

Il se retourna, décidé à la fuir.

-" En espérant ne plus m'approcher de vous... Vous êtes beaucoup plus dangereuse que de la porcelaine cassée! Rentrez chez vous..."

Puis, tatonnant, se dirigea vers le grand escalier, qu'il gravit rapidement pour s'enfermer dans sa chambre...

Admin Nombre de messages : 88 Age : 35 Date d'inscription : 28/01/2007

Elisabeth rougit sous le compliment qu'il fit à propos de sa peau. Et elle remercia le ciel qu'il ne puisse pas le remarquer! Elle fit un pas en arrière, l'air totallement perdue. Mais elle ne put reculer d'avantage car déjà, il se penchait vers elle, à la recherche de ses lèvres. Elle aurait pu le repousser. Mais Dieu seul sait pourquoi, elle n'en fit rien, restant immobile, les yeux clos. Lorsqu'il se redressa, elle eut l'impression de manquer d'air. Comme si ce qu'il venait de faire lui était déjà vital.

Elle leva la main vers son visage avant de l'immobiliser alors qu'il s'écriait "Petite sorcière, voilà qu'à présent vous volez le coeur de l'infirme...". Prise de cours, elle eut un sursaut, les yeux grands ouverts de stupeur. Mais déjà, il faisait demi-tour pour partir. Elle voulut le rattraper en capturant son bras mais sa dernière remarque lui fit l'effet d'un poignard et elle se pétrifia sur place. Elle ne put que le regarder s'éloigner pour ensuite monter les escaliers vers l'étage.

Elisabeth ouvrit la bouche puis la referma alors que les larmes lui venait aux yeux. Elle n'aurait jamais du entrer dans cette maison! Ettoufant un sanglot, elle courut jusqu'à la sortie. La, elle se retrouva dehors dans le froid glaciale mais ne le remarqua même pas. Elle avait l'impression qu'on venait de lui broyer le coeur. Traversant le jardin, la neige jusqu'au cheville, elle rammena ses bras autour d'elle, la tête baissée, l'air plus pitoyable que jamais.

Heureusement que sa mère était de sortie. Elle n'aurait pas à justifier son état. A peine eut-elle franchi le seul de sa demeure qu'elle se dirigeait dans sa chambre pour s'y enfermer à double tour.

» Nicolas Alcoot