Il avait sentit la surprise de la jeune fille à ses dernières paroles. Car, bien qu'il n'ait pas pu l'observer, il était évident qu'il avait appris à déceler les moindres signes du comportement humain. En l'occurrence, le pas d'Elisabeth avait ralentit, et ses mains s'étaient crispées légèrement sur son bras.
Il répondit alors, ravi de ce retournement de situation, puisque retournement de situation il y avait, car la jeune fille avait pris la fâcheuse manie de s'occuper des affaires du jeune homme, sans que ce dernier puisse opposer son avis.
-"Ne me disiez vous pas, tantôt, qu'il valait mieux être ici qu'à la guerre? Je me sentirait coupable si il arrivait quoique ce soit à une femme qui, certes, m'horripile au plus au point. D'autant plus, comme vous l'avez dit si bien, il n'est pas question de vous voir, (il avait appuyé sur ce dernier mots) puisque ça m'est impossible, mais de vous assurer une protection que seule votre chienne ne pourrait vous apporter."
Il marqua une pause, sachant pertinemment que si il souhaitait tenir compagnie à Elisabeth, c'était pour une toute autre raison; puisque, à cause de son état d'infirme, il ne pouvait décidément pas l'épouser, il était contraint de trouver un moyen de passer du temps avec elle, n'est ce pas?
-"Mais peut-être ne me croyez vous même pas capable de cela? Auquel cas, à quoi bon me faire des discours moralisateurs, sur mon rôle dans votre société?"