Un soir [pv]

Nombre de messages : 35 Date d'inscription : 02/02/2007

Si Nicolas ne se risquait pas à sortir de jour, il lui arrivait parfois de se risquer l'extérieur de la batisse familliale, histoire de prendre l'air.
Il n'avait pas de pluie à l'horizon, et les routes étaient parfaitement seches, bien qu'il fasse assez frais.
Son père était au courant de ses sorties nocturnes, mais elles étaient si rare qu'il regrettait même qu'il n'en fasse pas plus souvent, songeant que, sans doute, elles auraient eues pour effet de l'aider à s'ouvrir un peu plus aux autres...
Il ne disait donc rien.

Ainsi, le jeune homme, en ce soir d'hiver, quitta le logis familial pour se plonger dans la froideur de la rue, dans le but de se familier avec l'environnement dans lequel il était sencé vivre, et de se prouver à lui meme qu'il était aussi capable de connaitre une ville que sa propre maison. c'est ainsi qu'il se retrouva dans les rues du village, marchant à petit pas assez assurés, puisqu'il savait que personne ne sera là pour l'observer.

Admin Nombre de messages : 88 Age : 35 Date d'inscription : 28/01/2007

Le hasard faisait bien les choses... ou pas! Quoi qu'il en soit, il se trouve qu'Elisabeth était aussi dans les rues du village ce soir là.

Non loin devant elle, gambadait Myrtille, leur chienne. Etant l'aînée, c'était à elle de la promener les soirs où il faisait nuit. Etant en Hiver, les journées étaient moins longues. Elle devait donc le faire tous les soirs. Cette fois ci, elle était sortis plus tard que d'habitude car le diner s'était éternisé.

Emmitoufflée dans une tonne de vêtements, elle marcha lentement, ne lachant pas Myrtille des yeux. De la vapeur sortait de sa bouche alors qu'elle respirait l'air glacial. Un instant, elle marqua un temps de pose en fronçant les yeux. Elle ne voyait plus son chien.

" Myrtille?? "

Sa voix résonna dans les rues désertes et elle grimaca, esperant ne pas réveiller tout le village. Bientôt un aboiement se fit entendre. Pressant le pas, elle la retrouva quelques mètres plus loin... accompagnée de quelqu'un. Et inutile d'être à la lumière du jour pour voir de qui il s'agissait.

Ainsi Nicolas sortait tout de même de sa tannière. Et bien sur, il le faisait la nuit pour être sur de ne rencontrer personne...

Se souvenant de la dernière fois où ils s'étaient vu, la jeune femme se crispa alors que son ventre se tordait légèrement de douleur. S'immobilisant à une bonne distance, elle resta ainsi. Elle ne voulait nullement lui parler. Et lui non plus surement. D'une voix autoritaire, elle lanca:

" Myrtille, viens ici! "

Nombre de messages : 35 Date d'inscription : 02/02/2007

Il évoluait toujours dans ce qui semblait être la rue principale, lorsqu'un bruit se fit entendre, un bruit rapide... Quelqu'un qui courrait... Ou plutot un animal, puisqu'il pouvait entendre une respiration rapide et joyeuse...
ça n'était qu'un chien comme il le sut bientot lorsque l'animal aboya puis lui sauta dessus, posant ses pattes avant sur le ventre du jeune homme, qui entreprit de la caresser, un sourire franc qu'il n'avait pu controler aux lèvres.

Nicolas souriait rarement, mais qui pouvait résister au charme d'un chien joyeux, qui lui tournait autour, et dont la queue s'agitait joyeusement contre le pantalon de tissu épais du jeune infirme.
Mais son sourire s'éteint lorsqu'il entendit la voix d'Elisabeth appeler l'animal. Il n'avait pas eu de ses nouvelles depuis un moment, et n'avait d'ailleurs pas souhaité en en avoir, la jeune femme occupant ses pensées depuis la dernière fois qu'ils s'étaient rencontrés.

Matthew avait toujours donné une éducation sans faille à ses enfants, ce qui expliquait que Nicolas ne mentait jamais, et avait avoué, sans même le vouloir, les sentiments qu'avait éveillé en lui la jeune fille. Mais le fait d'être amoureux d'elle n'impliquait pas qu'il veuille en aucune manière la voir plus souvent, son statut d'aveugle bloquant, selon lui, chaque projet qu'il aurait pu concevoir.

Il sentit ses pas s'arrêter, et l'entendit appeler sa chienne, qui, en décidant autrement, continuait à jouer avec Nicolas, trop heureuse d'avoir sa dose de caresses.

-"Je ne savais pas que vous aviez une chienne" dit-il simplement.

Admin Nombre de messages : 88 Age : 35 Date d'inscription : 28/01/2007

Elisabeth pesta interieurement contre Myrtille qui, pour une fois, ne lui obéissait pas comme elle le voulait. Pourquoi avait-il fallu qu'elle se jette ainsi sur Nicolas. N'importe qui sauf lui.

Poussant un soupire, elle posa ses mains sur ses hanches en regardant sa chienne d'un air agacé. Elle était décidé à rester où elle était, à ne pas approcher, ni à adresser la parole à Nicolas. A quoi cela servirait-il aprés ce qui s'était passé chez lui là dernière fois?

Mais Myrtille avait décidé d'emébter tout le monde. Et elle resta aux côtés de Nicolas, fermant les yeux alors qu'il lui caressait gentiment le museau. Traitresse! Pensa la jeune fille. On ne pouvait même plus compter sur son chien.

La voix de Nicolas la fit sortir de ses pensées et elle reporta enfin les yeux sur le visage de celui-ci. Impassible comme toujours. Elle eut un mouvemen d'humeur avant de répliquer:

" Et bien si, comme vous pouvez le constater! "

Qui aurait cru qu'un jour ils auraient inversé leur rôle? Personne. Se fut pourtant le cas. Nicolas avait été clair, il ne voulait plus la voir. Et elle même souffrait trop interieurement pour le contredire ou tenter quoique ce soit. Aussi garda t-elle un silence buté, ne reprenant la parole que pour ordonner à sa chienne de revenir.

Nombre de messages : 35 Date d'inscription : 02/02/2007

Elle avait l'air de lui en vouloir, et d'ailleurs, n'avait-elle pas raison? Après tout, il avait abusé de son innocence... Il ne savait que penser, mais le fait de la savoir près de lui rendait son coeur plus emballé que jamais.

Il était toujours en train de caresser la chienne; le jeune homme avait toujours aimé les animaux, qui étrangement le lui rendaient bien. Et la petite Myrtille était particulièrement adorable, on aurait dit qu'elle ne voulait plus le quitter.

-"Tu as du être bien vilaine pour l'énerver comme ça..." Murmura t-il a la chienne, en s'accroupissant pour pouvoir mieux la caresser.

-"D'ailleurs, je suis sur que si tu es gentille, elle te donnera quelque chose pour te récompenser d'avoir résisté au méchant Nicolas, n'est ce pas?"

La chienne lui lecha la joue, comme pour signifier qu'elle avait compris, et retourna immédiatement vers Elisabeth. D'ailleurs, ne savait-elle pas que c'était dangereux de se balader seule en pleine nuit? N'importe quel brigant pourrait l'attaquer...

Admin Nombre de messages : 88 Age : 35 Date d'inscription : 28/01/2007

Elisabeth qui observait le jeune homme de loin, ne put s'empecher de remarquer le comique de la situation... ou plutôt l'ironie! Etait-il possible que Nicolas soit plus agréable avec un chien qu'avec tous les êtres humains réunis? La jeune femme en aurait bien ri si elle n'avait pas trouvé cette situation plus déstabilisante encore.

Elle fronça les sourcils alors que Nicolas se baisser pour parler gentiment à Myrtille. Et voilà que c'était à elle désormais de tenir le mauvais rôle. Les mains sur les hanches, elle eut une expression outrée qu'il ne put voir.

Quand sa chienne la rejoignit enfin, Elisabeth lui lanca un regard agacé. Nicolas avait le don de lancer des remarques... qui ne rataient pas de la faire sortir de ses gonds. Serrant les dents, elle lanca:

" Ca vous va bien de me donner le mauvais rôle! Toujours en train de pleurer sur votre sort alors que vous ne faites rien pour l'améliorer! "

Cette manie qu'il avait à chaque fois de se rabaisser devant les autres, rappelant ainsi sans cesse qu'il était différent l'énerver vraiment. Ce n'était pas en faisant ainsi que son état allait évoluer!

Nombre de messages : 35 Date d'inscription : 02/02/2007

Nicolas se redressait lentement, le coeur tout joyeux de s'être amusé avec l'animal. C'était pour ces moments qu'il regrettait de ne pas être libre de ses mouvements, car il adorait réellement tout les animaux. Lorsqu'il était petit, il s'était amusé à attraper des mouches et à les mettres dans une petite boite en carton que sa mère lui avait fabriquée. Il était évident que si elle avait su qu'elle aurait servi à cet effet, elle ne la lui aurait pas donnée! Toujours était-il qu'il aimait bien la porter à son oreille pour entendre les bourdonnements agacés, jusqu'au moment ou la boite était tombée et ou sa chambre avait été envahie...

Mais la phrase que lui sortit Elisabeth lui fit l'effet d'une douche froide, et lui redonna un visage froid et un timbre de voix aussi sec que le désert:

-"Vous pensez que je me plains? Mais ma chère, comment voulez vous que je l'améliore alors qu'à chaque geste, chaque pas à l'extérieur, quelqu'un est à pour me juger, pour me tendre la main alors que je n'ai rien demandé à personne? Vous pensez qu'il ne m'arrive jamais de penser à avancer de moi même? de vouloir faire des choses? Pensez vous vraiment que je n'aurais pas voulu aller me battre avec ma patrie au lieu de rester enfermé dans ce stupide village?"

Admin Nombre de messages : 88 Age : 35 Date d'inscription : 28/01/2007

A présent, c'est tout juste si Elisabeth se souvenait de la présence de Myrtille qui gambadait non loin derrière elle. Les yeux fixés sur Nicolas, elle serra les poings. Elle savait qu'il allait lui répondre quelques choses du genre. Sur ce sujet là, il était vraiment prévisible. Mais il avait tord! Et elle n'allait pas se géner pour le lui dire.

Un craquement sur sa gauche lui rappela toute fois qu'il était tard et qu'ils risquaient de se faire empaler par les autres villageois qu'ils faisaient trop de bruit. Elle avanca donc de quelques pas, de manière à ne pas avoir à parler trop fort et une fois à proximité, elle répliqua d'une voix faussement mieilleuse:

" Oh mais il se trouve Monsieur Alcoot que non seulement vous êtes toujours en train de vous plaindre mais vous êtes aussi paranoïaque! Ne vous est-il jamais arrivé de croire qu'on vous aidait non pas par pitié mais par solidarité et bonté? Passeriez-vous devant un enfant qui vient de se blesser sans vous porter à son secours? "

Elle avanca encore, alors qu'elle martelait tous ses mots, en fixant le visage de son interlocuteur qu'elle ne parvenait à apercevoir que grace à la lumière de la lune et aux lanternes du village. Elle marqua ensuite une pause et conclut:

" Quant à ce stupide village, il en vaut bien d'autres. Croyez moi, vous êtes bien mieux ici que sur le front, je sais de quoi je parle! Vos frères seraient surement morts d'inquiétude en vous sachant là bas, aveugle ou non! "

Nombre de messages : 35 Date d'inscription : 02/02/2007

Le jeune homme était foncièrement énervé par la remarque de la jeune fille. il détestait la façon qu'avaient les gens de le juger sans cesse... Il y parvenait assez lui même, et n'avait pas besoin des paroles d'autrui pour lui rappeler sa misérable condition... Et c'était justement ce qu'Elisabeth lui disait. Elle était pareille que les autres...

-"Par bonté? Mais je n'ai que faire de votre bonté, mademoiselle, j'ai déjà assez de celle de ma famille, et croyez le bien, elle m'étouffe bien assez! Avez vous envie de vous voir entouré sans cesse, et félicité comme un brave animal à chaque fois que vous faites quelque chose de vaguement différent? Car je me sens comme un animal en cage, et je n'aspire qu'à m'en échapper. Un homme se doit d'aider sa communauté, ne le savez vous pas? Et pensez vous que dans mon état je puisse aider quiconque?"

Il marqua une pose, reprenant son souffle.

-"Mes frères ne peuvent même pas compter sur moi. Je ne suis qu'un vulgaire poids pour ma famille, et si j'avais été voyant..." Sa voix se brisa.

Admin Nombre de messages : 88 Age : 35 Date d'inscription : 28/01/2007

Elisabeth songea encore une fois que rien ne pourrait faire changer d'avis à ce jeune homme qui lui faisait face. Elle avait beau le pousser à bout, ou au contraire, se montrer gentil, rien n'y faisait. Et bien qu'elle comprenne tout ce qu'il venait de lui débiter en pleine figure, elle continuait de penser qu'il avait tord... Oui...Tord de ne pas accepter d'être aidé.

" Se faire aider n'est pas une preuve de faiblesse Nicolas. Quant à votre rôle dans cette communauté, ce n'est certes pas en restant cloitrer dans votre chambre que vous parviendrait à le remplir. "

Elle n'avait pas élever la voix et avait adopté une attitude et un ton plus serein. Il n'en était pas moins qu'elle lui faisait face, toujours aussi déterminé. Alors qu'il prononcait sa dernière phrase, elle fit un pas en avant, s'efforcant de ne pas lever la main pour lui caresser la joue. Elle ne supportait pas de lire le tourment sur son visage.

Baissant la tête, elle enfuie ses mains dans ses poches en murmurant:

" Vous n'êtes un poid pour personne Nicolas. Vous ne pouviez décidé de votre sort. Vous êtes ainsi et votre famille vous aime en tant que tel..."

Nombre de messages : 35 Date d'inscription : 02/02/2007

Au même moment, Myrtille, la chienne qui se sentait sans doute delaissée, voulu faire remarquer sa présence aux deux jeunes gens qui étaient en train de se disputer, sans qu'elle comprenne pourquoi. La jeune chienne après un aboiement joyeux, ne sentit pas l'attention lui revenir, et ne trouva rien d'autre à faire que de bondir sur le dos d'Elisabeth.

Myrtille étant une assez grosse chienne, la pression de ses pattes sur le dos de la jeune fille eut pour effet de la pousser... contre Nicolas, qui, sous l'effet de la surprise, dans un reflexe, entoura de ses bras la jeune fille, pour la rattraper.
Immédiatement, son parfum fruité envahit ses narines, lui faisant oublier la réplique cinglante qu'il s'apprêtait sortir. Il avait immédiatement compris qu'étant donné la force avec laquelle elle lui était tombé dans les bras, elle ne s'y état pas jettée volontairement.
Mais jamais ils n'avaient étés aussi près, même au cours de leur bref baiser, ou plutot du bref baiser qu'il lui avait donné sous l'effet d'une pulsion qu'il n'avait pu refouler. Il s'était d'ailleurs juré de ne plus avoir à recommencer... Mais ce parfum était si enivrant... Comparable aux parfum des fleurs, mêlé à celui de l'aubépine, et celui, plus fruité, de la pêche, le tout donnant un mélange délicieux...

Les bras toujours serrés contre elle, il ne songea pas une seconde à relacher son étreinte...

Admin Nombre de messages : 88 Age : 35 Date d'inscription : 28/01/2007

Saleté de Chienne! Avant de pouvoir faire quoique ce soit, Elisabeth fut propulsé en avant. Elle n'eut même pas le loisir de se rattraper à quelques choses ou de reprendre son équilibre. Déjà elle s'écroulait lamentablement sur Nicolas qui manqua à son tour de tombé sous le choc.

Relevant vivement la tête, elle réalisa qu'elle était trés prés de lui et de son visage, trop prés. Un instant, elle resta immobile, arquée en deux contre le jeune homme, la respiration haletante. Elle voulut dire quelques choses mais n'en eut pas le courage, ni la possibilité. Myrtille n'avait pas décidé de les lacher, et elle revenait à l'assaut. Se frottant contre la jambe d'Elisabeth, elle manqua de faire tomber cette dernière, qui dut se cramponner de plus belle aux épaules de Nicolas.

Les dents serrées, elle tourna la tête vers l'animal et s'écria:

" Myrtille! Ca suffit! "

Alors que la dite nommée baissait la tête d'un air pitoyable, Elisabeth se redressa enfin, heureusement pour son malheureux dos plié en deux depuis quelques secondes à présent.Relachant Nicolas, elle s'écarta de lui tout en disant d'un air détaché:

" Excusez moi... Il arrive que Myrtille ne sache plus où est sa place. "

Elle fut heureuse de constater que sa voix n'était pas aussi faible que ce qu'elle ressentait réellement. Se raclant la gorge, elle fit de nouveau un pas en arrière.

Nombre de messages : 35 Date d'inscription : 02/02/2007

Après avoir sermonné sa chienne, Elisabeth s'écarta de lui. Il avait failli céder à nouveau, bien qu'il n'aurait pas du, et qu'il ne devrait pas. En effet, n'était-elle pas contre lui? Elle ne faisait rien pour le comprendre. En effet, pour un homme, rien n'était pire que de se sentir inutile dans une période difficile, ou l'on aurait du avoir besoin de son aide.
Le jeune homme savait pertinemment que le père de la jeune fille était, quant à lui, sur le front. D'ailleurs, Nicolas, si il n'avait pas été invalide,aurait d'y s'y rendre à sa place. Et Elisabeth aurait du lui en vouloir, pour cela, ainsi que sa famille. Mais au lieu de ça, on ne faisait que penser que le pauvre petit Nicolas devait être bien malheureux sans ses yeux.
Il n'avait certes jamais vu, ne pouvait certes que tenter d'imaginer, en vain, ce à quoi ressemblaient les couleurs, mais ce qui importait, c'était qu'il n'attirait que de la compassion, voire de la bonté, comme le dirait si bien la jeune fille. Et c'était cette attitude qu'il détestait... Il voulait qu'on le haïsse pour ce qu'il était, ou plutot pour ce qu'il n'était pas. Et au lieu de, on lui trouvait des excuses...

-" Ce n'est rien" dit-il simplement, le ton de sa voix étant redevenu d'un neutre glacial. " De toutes manières, il faut que je rentre, autrement je risque de m'égarer..."

Admin Nombre de messages : 88 Age : 35 Date d'inscription : 28/01/2007

Elisabeth se félicita d'autant plus lorsqu'elle vit Nicolas redevenir froid comme la neige. De toute manière, avait-il jamais été différent?! Sans savoir vraiment pourquoi, Elisabeth fut partagée entre la colère, l'agacement, et la lassitude. Pourquoi continuait-elle à lui faire entendre raison? Il ne voulait pas de son aide alors pourquoi insistait-elle? Elle retint tant bien que mal un soupire et se prit le visage entre les mains durant un bref instant. Appréciant pour une fois le fait que Nicolas ne puisse rien remarquer.

Enfin, elle se redressa de nouveau, décidée à se montrer forte...et à arrêter de jouer à ce petit jeu qui ne les menait à rien.

" Vous avez raison, vous devriez rentrer. Je vous raccompagne! "

Avant qu'il ne puisse dire quoique ce soit (en particulier refuser et se mettre à l'insulter), elle se glissa à ses côtés et lui prit le bras, glissant le sien sous celui du jeune homme. Elle se mit en marche, l'incitant ainsi à la suivre. Une fois qu'elle l'aurait ramené jusqu'à leur demeure, elle était bien décidé à lui dire au revoir dignement et à ne plus jamais avoir de discution privée avec lui... Puisqu'elles ne lui servaient à rien.

Nombre de messages : 35 Date d'inscription : 02/02/2007

Nicolas fut assez abasourdi par la réaction de la jeune fille, il se laissa entrainer, sans bien savoir ce qu'i faisait, emporté par la jeune femme qui avait glissé son bras sous le sien.

Elle tenait absolument à... S'imposer, comme si elle n'avait absolument rien écouté de ce qu'il avait dit plus tôt. Ils firent quelques pas, la chienne courant toujours autour d'eux, lorsque Nicolas décida de prendre la parole:

-"Non, c'est moi qui vous raccompagne... N'est-il pas dangereux pour une jeune demoiselle de se balader seule, n'est ce pas? Je suis peut-être aveugle, mais je pense savoir tout de même me défendre..." Après tout, pour quelqu'un qui passait ses journées dans sa chambre, il n'était pas vraiment de nature chétive... Bien que la chance qu'ils croisent des brigants dans ce village était aussi peu élevée que celle de voir une course de chevaux en plein désert...

Admin Nombre de messages : 10 Date d'inscription : 29/01/2007

Nicolas oubliait cependant quelques choses... Il n'y avait pas que les brigants qui étaient dangereux la nuit. Il y avait pire...Comme les hommes ivres, sortant de la taverne, en tentant, tant bien que mal, de rentrer chez eux.

Les deux jeunes gens étaient pour le moment encore dans la rue principale. Ils passaient à présent devant les différents commerces du village lorsqu'un bruit de claquement retentit. Elisabeth, leva la tête et jeta un coup d'oeil par dessus son épaule. Et ce qu'elle vit lui fit hater le pas. Deux ivrognes titubaient hors de la taverne en émettant des bruits qu'il valait mieux ne pas identifier. Elisabeth savait que les hommes, lorsqu'ils avaient trop bu, avaient un comportement execrables, voir violent.

Elle aggripa d'autant plus le bras de Nicolas, sans rien dire. Cependant, elle se doutait bien qu'il entendrait quelques choses et s'en inquiéterait. Peut-être même avait-il déjà évalué la situation. Myrtille devant eux s'était élancé tellement en avant que, pour la deuxième fois ce soir, Elisabeth la perdut de vue. Oh non! Un chien pouvait toujours être utile dans ce genre de situation.

Oh... aprés tout, elle avait peut-être trop d'imagination! Les deux hommes allaient surement continuer leur chemin sans les remarquer et sans les embeter. Elle essayait de se persuader de cela, lorsqu'une voix pateuse s'éleva:

" Hep! Vous là bas! "

Un bruit de chute se fit entendre, suivit d'un rire. Tournant la tête, Elisabeth put voir l'un des deux par terre alors que l'autre tenter de le relever. Quand cela fut fait, ils s'avancèrent dans leur direction, et la jeune femme fit un effort pour ne pas tourner les talons et s'enfuir en courant. Machinalement, elle se ressera contre Nicolas tandis que le deuxième ivrogne répliquait:

" Mouarf! Il est un peu tard pour une ballade en amoureux non? "

Nombre de messages : 35 Date d'inscription : 02/02/2007

Le jeune homme avait entendu les râles des deux hommes, avant que ces derniers ne les interpellent. Mais il n’avait malheureusement pas pris cela comme une menace, se contentant de presser légèrement le pas. Et voilà qu’à présent ils voulaient les attaquer.. De toutes manières, ils avaient l’air d’avoir bu, et ne devaient donc pas être.. .Si dangereux que ça, n’est ce pas?

Mais après la chute d’un des deux hommes (Nicolas avait entendu un bruit sourd, suivit de ricanements ), les deux jeunes gens avaient pensé qu'accélérer le pas serait suffisant. D'autant plus que Liz semblai effrayée, et il sentait qu'elle s'était rapprochée de lui.
Ils continuèrent donc à avancer, mais les voix des deux ivrognes continuaient toujours à se faire entendre derrière eux:

- « Mais c’est qu’ils se dépêchent... On vous fait peur mes jeunots? »

L’autre poursuivit:

- « Tu ne veux pas nous laisser profiter de ta petite copine? »

Admin Nombre de messages : 88 Age : 35 Date d'inscription : 28/01/2007

Ils n'allaient vraiment pas les lacher! Toujours au bras du jeune homme, Elisabeth lancait des coups d'oeil derrière eux. La dernière remarque des ivrognes la fit frisonner et elle leva les yeux vers Nicolas qui ne répondait pas, surement pour éviter la casse. Hum...d'un côté elle comprenait son silence, mais tout de même, il aurait pu au moins la défendre en parole non?

Sentant la colère surpasser la peur, elle se tourna vers les deux hommes souls et les fusilla du regard:

" Je vous conseille de faire demi tour et de ne pas poser vos sales pates sur moi! "

Cela n'eut pour effet que de les faire rire et les rapprocher un petit peu plus. L'un d'eux lanca:

" Mais dis moi fiston, c'est qui qui porte la culotte dans votre couple? Elle a l'air plus agressive que toi ta copine? "

Et l'autre de répliquer:

" Ca en est d'autant plus excitant..."

Hors d'elle, Elisabeth serra les dents et s'élanca en avant sans réfléchir. Au diable le danger suceptible, elle n'aimait pas qu'on dise des choses aussi... malpolies et choquantes sur elle même. Elle avança de quelques pas mais la main de Nicolas se referma sur son bras pour l'en empecher.

Nombre de messages : 35 Date d'inscription : 02/02/2007

Elisabeth, fidèle à son caractère qui, semblait-il, la poussait à agir un peu trop... Impulsivement, venait à cette seconde précise, de perdre son sang froid.
Si elle avait été un homme du même age que le sien, il va sans dire qu'elle aurait pu aisément réagir comme elle le faisait à présent. Mais voilà: ça n'était pas le cas: elle n'était qu'une frêle jeune fille dont la corpulence n'égalait en rien celle vraiment massive des deux hommes, au physique bedonnant, qui avaient du passer leur vie à cultiver leur terre..

Ainsi, Nicolas n'eut pas le temps de réagir, que déjà, elle était lancée. Mais évidemment, tous deux rispostèrent par des remarques assez blessantes que le jeune homme avait choisi d'ignorer. Il n'était pas ici pour se battre enfin... Il murmura un "Ne vous en occupez pas..." à Elisabeth, mais cette dernière, déjà, s'élançait vers eux. Il eut juste le temps de lui attraper le poignet d'un geste preste, la tirant à nouveau vers lui.

-"Allez vous donc vous rabaisser à ce niveau?" Murmura t-il, près à faire demi tour, pour ramener Liz chez elle. Sauf que voilà: l'un des deux hommes se rendit compte de l'infirmité de Nicolas, et dit alors en ricanant:

-" Je comprend pourquoi il ne nous répond pas...C'est un petit aveugle... Il a besoin de sa petite copine pour le promener, sinon il se perd..." L'autre ajouta alors " Viens avec nous petite, on va prendre soin de toi mieux que ton infirme... ça ne devrait pas se montrer, les gens comme ça, n'as tu pas honte?"

Evidemment, un être aussi suceptible que Nicolas ne pu s'empecher de réagir à cette accusation. Tandis qu'il venait de conseiller à Elisabeth de rester calme, il venait à présent de lacher le poignet de la jeune fille pour avancer à grand pas en direction de la voix. Ne sentant que sa haine, il donna un coup de poing à l'homme qui venait de dire ces derners mots, et, l'autre, voyant que son ami se faisait attaquer, était venu l'aider. Ce qui avait commencé comme une balade en solitaire, était bien parti pour très mal finir...

Admin Nombre de messages : 88 Age : 35 Date d'inscription : 28/01/2007

Elisabeth fut coupé dans son élan par Nicolas qui se mit à lui faire la morale. Elle ne lachait pourtant pas des yeux les deux ivrognes et n'avait pas l'intention d'écouter Mister Alcoot. Se rabaisser à leur niveau? Et bien oui! Elle n'allait pas les laisser l'insulter quand même! Elle n'était pas là.

Mais voilà donc que l'un des deux hommes se rend compte de l'état de Nicolas...et qu'il se met à fanfaronner la dessus. Elisabeth grimaca, s'attendant déjà à la réaction de son compagnon. Qui ne se fit pas attendre! Elle n'eut même pas le temps de le rattraper à son tour, que dejà il balancait son poing en pleine figure de l'ivrogne. Voyant que le second s'apprétait à intervenir, Elisabeth s'élanca à son tour et s'interposa entre lui et Nicolas qui ne l'avait certainement pas entendu venir à cause des gémissements du premier blessé.

Avisant la jeune fille, le second marqua une pause. Hum... était-il assez soul pour vouloir frapper une femme? Il ne réfléchit pas longtemps et eut un sourire carnassier. Elisabeth, surprise, fit un pas en arrière, se disant que les hommes étaient vraiment des animaux brutaux. Elle tribucha sur sa robe, et manqua de tomber en arrière. Déjà le second la rattrapait.

Elle était en train de dire qu'elle était vraiment stupide lorsqu'elle entendit un aboiement. Rouvrant les yeux qu'elle avait vivement fermée, elle eut tout juste le temps d'apercevoir Myrtille avant que la chienne ne se jette sur l'homme.

Nombre de messages : 35 Date d'inscription : 02/02/2007

Chassez le naturel, il revient au galop... Comme le dirait ce vieux proverbe datant sans doute de périodes très reculées, le jeune Nicolas était dans de beaux draps à cause de son caractère enflammé, et la jeune fille, le voyant foncer, n'avait elle aussi pas pu résister à l'appel du combat. Comme si elle avait eu le choix...
Toujours était-il qu'à présent, Nicolas avait "son" ivrogne sur le dos, et la jeune fille était quand à elle en train d'être sauvée par sa fidèle chienne, Myrtille, qui était à présent en train de faire vivre un sale quart d'heure à l'homme dont la lacheté était apparue aussitot qu'il avait eu l'arrière train mordu à belles dents par le descendant des lupins.

Evidemment, le type mis assez peu de temps pour détaler, tandis que l'autre, qui avait perdu l'avantage face à Nicolas (ce dernier étant en train de lui marteler le visage à coup de poings) était en train de crier grace.
Nicolas se rendit compte qu'il était peut-être un peu trop énervé lorsque la chienne, prenant peut-être pitié pour ce qui aurait pu être sa propre victime, vint lécher le visage du jeune homme, toujours à terre.

Se calmant légèrement, il dégagea son emprise, et se releva lentement, soufflant assez bruyamment en raison de l'effort fourni par la bataille...
L'autre, profitant de la trève, se releva avec difficulté, et en profita pour filer avec son comparse. Alors, Nicolas, qui n'avait évidemment rien suivit de la joute d'Elisabeth, demanda:

-"Tout va bien?"

[En direct de la fac^^]

Admin Nombre de messages : 88 Age : 35 Date d'inscription : 28/01/2007

[lol ah bein t'as du avoir mon texto alors ^^]

Dieu bénisse Myrtille! Elle avait beau avoir pensé le contraire quelques minutes plus tôt (lorsqu'elle leur avait sauté dessus à elle et Nicolas), Elisabeth revoyait à présent son opinion. Le coeur battant, toujours à terre, sur les fesses, elle vit sa chienne mordre de manière diverse son attaqueur qui finit par fuir sans regarder derrière lui. Restant un instant dans cette position, les yeux fixés vers l'obscurité, Elisabeth tenta de reprendre son souffle.

Elle venait d'avoir la peur de sa vie. Rien n'était plus dangereux qu'un homme inconscient de ce qu'il faisait. Carressant sans la voir sa chienne qui venait lui lécher le visage en signe d'encouragement, elle eut le regard légèrement voilé.

C'est la voix de Nicolas qui la rammena à la réalité. Levant la tête vers lui, qui était toujours debout, elle s'empressa de se relever, la robe trempée, pleine de neige. Se tapant les vêtements d'un geste nerveux, elle le rassura:

" Oui, rassurez-vous. J'ai eu mon garde du corps..."

Dit-elle en évoquant Myrtille, bien qu'en réalité, elle en ait eu deux, avec lui. Une fois sur pied, elle plissa les yeux en fixant le jeune homme en quête d'une quelconque blessure.

" Et vous? Il ne vous a rien fait? "

Nombre de messages : 35 Date d'inscription : 02/02/2007

Non, Nicolas n'avait rien eu, ou du moins, rien eu au visage, ni en quelconque endroit visible de la jeune fille.
Il était néanmoins fatigué, et se demandait si, un jour, il pourrait faire quelque chose de normal avec Elisabeth, quelque chose qu'il n'incluerait en aucun cas un baiser, une dispute ou un combat avec des ivrognes. Ce qui paraissait... Impossible, et ce qui le confortait d'ailleurs à son idée première: éviter la jeune femme le plus possible.

-"Je vais bien" Répondit-il, en ôtant un peu de neige de ses vêtements. Ses cheveux étaient trempés par la neige froide dans laquelle il avait roulé avec l'ivrogne, et il commençait à se rendre compte du froid.

-" Il serait temps de rentrer, je ne voudrait pas risquer de rencontrer à nouveau des êtres peu fréquentables... Et je ne voudrait pas vous ramener en morceaux à votre mère" Ajouta t-il avec un très fin sourire.

Admin Nombre de messages : 88 Age : 35 Date d'inscription : 28/01/2007

Elisabeth sourit légèrement bien qu'il ne puisse pas la voir. Dès qu'elle rentrerai, elle cochera le jour sur le calendrier. C'était bien la première fois qu'elle voyait Nicolas Alcoot sourire... ou esquisser un sourire.

Elle émit un petit son pour acquiecer et reprit le bras du jeune homme pour le guider. Myrtille à ses côté, docile, marchait gentiment à leur allure. Alors qu'il traversait le village en direction de leur demeure, Elisabeth dit:

" Je préferai que vous ne disiez rien à ma mère...à propos de ce qui s'est passé. Elle se ferait trop de soucis et m'empecherait de sortir Myrtille les soirs à venir..."

Or, elle appréciait les promenades nocturnes en compagnie de sa chienne. Dans les rues silencieuses et sombres, on avait l'impression que le temps était suspendu.

Nombre de messages : 35 Date d'inscription : 02/02/2007

La traversée silencieuse d'une partie du village, fut un moment adéquat pour se rememorer ce qu'il venait de se passer.
Tout était sencé être simplement une sortie rapide, discrete, pour repérer la ville, bien que ce ne fut pas la première fois, et ça c'était terminé en joute verbale avec la jeune femme de ses pensées, puis en bataille contre deux ivrognes.
ça en était tellement étrange que ça en devenait cocasse. Le genre de choses, qui, il fallait l'avouer, n'arrivait pas lorsqu'on restait enfermé dans sa chambre...

Ainsi, Nicolas se sentait étrangement de joyeux, malgré le froid de la neige quicommençait à fondre lentement dans son cou, et la désagréable sensation de ses vêtemements trempés contre sa peau. Il sentait la chaleur dégagée par Elisabeth, et se sentait aussi... Vivant.

Dans un sens, c'était une bonne chose, n'est ce pas?

-"Je doute avoir à rencontrer votre mère de si tôt, mais puisque vous avez l'intention de sortir si tard, malgré la preuve des dangers nocturnes..." Il marqua un temps, le visage impassible "Je me ferai un devoir de vous accompagner."